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6 mars 2011 7 06 /03 /mars /2011 17:52

L'humanité mérite-t-elle d'être sauvée ? Qu'est-ce qui fait des hommes, ces fous, des êtres si aimables? Peut-on protéger celui qui nous rejette ? Ces questions intemporelles nous sont sans cesse posées par les héros des plus grandes tragédies, de la nuit des temps à aujourd'hui

Et parmi eux, le Surfeur d'Argent nous prouve magistralement que le comics est parfois le meilleur moyen, et peut-être un des plus savoureux et amusants, de donner une dimension inégalée à ces interrogations éternelles.

 

« Le temps est long et le destin changeant... ma destinée réside toujours devant moi ». Et non, ces mots ne sont pas de Racine mais... du Surfeur d'Argent !

Jack Kirby, lorsqu'il a commencé en 1966 à dessiner et publier les aventures du Silver Surfer, se doutait-il qu'il établissait un pont direct entre cet admirable personnage et les héros des tragédies raciniennes?

 

Le Surfeur d'Argent était autrefois un homme, Norrin Radd, vivant dans une autre société, sur une autre planète. Il aimait et souffrait comme tout un chacun. Mais l'arrivée de Galactus, être interstellaire détruisant les planètes pour se nourrir de leur énergie, a tout bouleversé. Afin d'épargner son monde, Norrin Radd accepte de devenir son héraut , celui par qui la tempête arrive : Galactus lui a transféré des pouvoirs, un corps résistant à la pression de l'espace, et avec un surf d'argent la capacité de naviguer parmi les étoiles pour annoncer aux mondes leur destruction imminente. Au terrible prix de ne jamais revoir sa planète d'origine, ni l'homme qu'il fut.

Puis le Surfeur d'Argent trouve la terre. Et son coeur bat, il tombe amoureux de cette boule bleue où il retrouve l'ombre de l'homme qu'il fut jadis. Défiant Galactus, il est condamné par ce dernier à ne plus jamais quitter la terre dont il a souhaité devenir le protecteur.

 


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Mais voilà, les hommes le rejettent, car il n'est pas comme eux. Et voici notre Silver Surfer qui slalome dans l'espace, entre les astéroïdes, contemplant de loin ce joyau qu'il aime mais qui le repousse, et pour lequel il a malgré tout décidé de consacrer sa vie.

 

C'est là toute la beauté du Surfeur d'Argent. Le dessin anatomique propre aux comics des années 60, soulignant les muscles et la silhouette impeccable de notre héros, donne à ses répliques une profondeur qui allie le ridicule et le tragique à la perfection.


 

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Si Shakespeare ou Corneille avaient lu le Surfeur d'Argent, nul doute qu'ils auraient pleuré devant les souffrances de cet être condamné par ceux qu'il aime à la solitude glaciale de l'espace et à l'errance du vide. Et probablement auraient-il ri de l'absurde d'un homme nu surfant au milieu des étoiles, adoptant des poses dignes d'un croquis de Léonard de Vinci.

Impossible en tout cas de douter de la paternité spiritue lle de Racine à l'égard du Surfeur d'Argent quand on lit dans Bajazet (1672): « On peut dire que le respect que l'on a pour les héros/Augmente à mesure qu'ils s'éloignent de nous ».

 

Le Surfeur d'Argent est à coup sûr un comics unique en son genre : on y savoure ce décalage bizarre entre un super-héros combattant les super-méchants (Galactus, Thanos, Mephisto...) dans un cosmos coloré façon trip sous LSD ; et ces tirades d'un autre âge qui posent la question de la condition humaine, de sa folie, qui chantent un hymne à sa beauté à travers l'amour que lui voue ce personnage à la destinée tragique.

 

Allez, je cours me replonger dans le combat de Fatalis contre le Surfeur. Au mois prochain !

 

Julien Carpentier

 

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1 mars 2011 2 01 /03 /mars /2011 17:17

Le Qatar sera, c'est une certitude, « the place to be » de l'évènement sportif dans les prochaines années. Ce petit pays de 1,7 million d'habitants, accueillera la coupe du monde de football, rien que ça, en 2022, et les championnats du monde de handball en 2015. Un programme chargé pour un territoire à peine plus grand que la Corse. Pourquoi le pays du Moyen-Orient paraît-il élu pour « l'ouverture du sport au monde » ?


 

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Sepp Blatter, le Président de la FIFA, dévoile le pays organisateur de la coupe du monde de football en 2022...(photo Reuters)

 

 

Bertrand Gille, un des « Experts » récemment sacrés champion du monde de handball, ne fait que confirmer une certitude. Un gros événement sportif ne peut-être accueilli dans un pays qui ne présenterait pas de solides...garanties financières. Et de ce point de vue, la Qatar est en pôle position. Évidemment, la puissance financière et pétrolière du Moyen-Orient promet des évènements spectaculaires, à renfort d'artifices et de démesure. Mais de là à justifier le choix du Qatar par l'envie "d'ouvrir le sport au monde", il n'y a qu'un pas que la FIFA n'a pas hésité à franchir. Même son de cloche pour la fédération internationale de handball. Le Mondial au Qatar, c'est le moyen de sortir de l'Europe pour développer le hand.  Mais pourquoi ne pas attendre la candidature de l'Argentine, ou des pays du Maghreb, régions dans lesquelles le handball est en réel développement ? Après quatre éditions sur le vieux continent, le hand devait appremment prendre l'air d'urgence...

 

Pas évident de dégager une culture footballistique, encore moins handballistique, au Qatar. Avec une équipe de football 90ème au classement FIFA, jamais qualifiée pour une coupe du monde, le Qatar voudra pourtant briller dans SA coupe du monde. Sans faire preuve de pessimisme exaggéré, la performance semble difficilement réalisable sans l'aide de joueurs étrangers. Les mouvements de naturalisations seront intéressants à observer durant les quelques années précédant l'évènement. Bon nombre de joueurs, de Franck Leboeuf à Christophe Dugarry, en passant par Marcel Desailly pour ne parler que des Français, ont terminé leur carrière au Qatar à la recherche d'une pré-retraite dorée. D'autres pourraient aller plus loin et se faire naturaliser. Sur les forums, des joueurs  de football, notamment africains, cherchent ouvertement des renseignements sur la nationalité qatarie, avant de tenter l'aventure.

 

L'art du lobbying made in Qatar

 

Mais il ne manque pas que des joueurs au Qatar. Peu d'hôtels, ni de moyens de transport, autant d'inconvénients qui auraient éliminer n'importe quel autre candidat. Mais la candidature arabe a sorti son atout, ou plutôt son chéquier. Zidane comme ambassadeur, et c'est le dossier qui prend de la valeur. Quand Zizou estime « que le foot appartient à tout le monde » et qu'il est temps « de donner la coupe du monde au Qatar », c'est le monde du foot qui écoute. Dans l'affaire, le champion du monde tricolore aurait empoché pas moins de 11 millions d'euros...Les stades de foot, véritables kits démontables, construits pour l'occasion en plein désert, seront certainement remplis par les spectateurs européens et asiatiques voisins avant d'être « offerts » aux pays en voie de développement. Des stades ultra-modernes, ultra climatisés pour permettre le jeu en plein été, sous quarante degrés. Vive l'écologie !


 

 


 
 

Vous me direz, pourquoi toujours s'aligner sur les standards occidentaux, et jouer forcément la coupe du monde en été ? Jouer l'hiver éviterait au passage les multiples annulations de rencontres en Europe à cause d'un froid dévastateur. Mais que ce soit pour l'arbitrage vidéo, ou le calendrier, difficile de faire bouger les institutions du sport le plus pratiqué et suivi de la planète. En hand aussi, le lobbying est un art que les candidatures, notamment françaises, ont souvent oublié. Amer, le président de la fédération française de handball Joël Delplanque, a regretté que ce ne soit pas « le meilleur dossier qui ait gagné ». Il existe  bien un gouffre entre la qualité d'un dossier, et la capacité à bien le vendre. A coup de promesses appuyés pas des moyens financiers colossaux, le Qatar a su convaincre, et promet qu'à défaut d'amateurs de hand sur son territoire, son réseau aérien saura permettre le remplissage des stades et gymnases, tout un programme...

 

Au carrefour des continents asiatique et européen, le Qatar s'est en tout cas offert le meilleur vecteur de communication internationale : le sport. Un pays qui pourrait, qui sait, bousculer ses restrictions et ses retards démocratiques pour embellir son image aux yeux du monde.

 

Adrien Godet

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27 février 2011 7 27 /02 /février /2011 22:59

 

Après Earth et Street vue, Google nous étonne encore avec son Art Project. Son système intéractif  combine ceux des applications précédentes et permet de visiter les plus grands musées du monde tranquilement installé devant son écran. Facile d'accès, la visite virtuelle prend tout son charme grâce à la vue "hors salle" des tableaux. Elle permet des zooms très poussés, jusqu'au grain de la toile. Scrutez les tableaux à loisir et profitez pleinement des collections avec cette fonctionnalité!!!


 Plus que la déambulation numérique c'est réelement cette option qui donne son intérêt  au nouvel outil de Google. Les images, d'une grande qualité, n'altèrent ni le coloris ni le dessin, ce qui atteste d'un projet culturel bien réalisé.

 

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 Il est vrai que ce type d'outil s'adapte particulièrement bien à la peinture et il me semble que ce musée de Google y trouvera son plein intérêt : comme le dessin, ce médium se différencie par son travail en 2D par rapport à la sculpture en 3D, qui demande plus une appréciation dans l'espace réel. Ce logiciel permet de voir et de percevoir les oeuvres autrement grâce à l'accès au détail par la fonction zoom. On peut ainsi sélectionner une zone du tableau, la détacher de son contexte, effectuer des nouveaux cadrages en modifiant ainsi radicalement la perception de l'oeuvre. Quel plaisir d'agrandir à fond un tableau de Van Gogh et de se perdre dans un tourbillon chromatique infini! Et tout ça sans payer, sans bouger de chez vous, sans fil ou signal sonore qui vous sépare de l'oeuvre et sans les nombreux visiteurs qui s'aglutinent autour de vous en commentant le contenu du cadre.

 

Cette initiative généreuse  est évidemment à encourager et devrait s'étendre à beaucoup plus de musées. Je fantasme sur un musée internationnal qui regrouperait l'histoire de l'art sur des pixels. Symboliquement l'action est noble et si elle prends une réelle empleur, résoudra définitivement le problème de l'accès à la culture artistique.

 

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 Pour les artistes, c'est un moyen très efficace pour avoir l'art sous la main et pour s'inspirer des maîtres, de leurs compositions et de leurs techniques. Pour les historiens, il peut devenir très utile pour étudier et analyser les oeuvres. Et si l'on regarde un peu plus loin, un tel projet est d'un intérêt plus global pour la sauvegarde de l'art dans la mesure où il réalise des relevés précis et un archivage numérique des oeuvres. Cela pourrait s'avérer utile en cas de destruction ou d'altération des originaux. Pour finir, j'espère que le Google Art Project obtiendra la reconnaissance des conservateurs de musées pour leur investissement dans le domaine artistique. Un soutient moral et matériel, grâce à des numérisations offertes par les musées par exemple, faciliterait un rassemblement d'un très grand nombre d'oeuvres. 

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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 23:07

"Si une patte de lapin porte bonheur, qu'a-t-il bien pu arriver au lapin ?" Jean Loup Chiflet, Extrait de Réflexions faites... et autres libres pensées.

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Voici donc de quoi répondre à Jean Loup Chiflet (écrivain français) : The book of Bunny Suicides d'Andy Riley (en 3 volumes). 

Fans d'Happy Tree Friends et autres dessins mignons bien sanglants, vous allez être servi.

Vous trouvez votre lapin déprimé ? Il a envie d'en finir avec la vie avec des objets simples et à porté de main ? Voici de nombreux exemples originaux pour lui donner de l'inspiration. Une idée par page. Un graphisme sobre. Pas de texte. Beaucoup beaucoup d'humour noir.

Malgré son thème original, ce livre anglais fait un carton de l'autre côté de la Manche et de l'Atlantique grâce au bouche à oreille Internet.

Voici quelques exemples pour vous donner une idée :

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Je peux comprendre que certaines personnes n'apprécient pas cet humour très anglais et cette dérision de la mort. Voici une petite anecdote trouvée sur la toile (sur le forum Utopie) : une mère dans l'Etat de l'Oregon aux Etats-Unis a refusé de rapporter le livre que son fils avait emprunté à la bibliothèque et a préféré le brûler... heu... bon.

En ce qui me concerne, moi cruelle lectrice, j'ai ri à chaque page de l'absurdité de ces situations jouant avec les objets quotidiens, les références historiques et cinématographiques.  Enfin un livre qui nous permet de rire du malheur des autres et puis ça nous fera plus de pattes à récupérer pour faire des porte-bonheurs (je précise pour les associations de défense des animaux que ce livre n'est pas inspiré de faits réels et qu'aucun lapin n'a été tué lors de sa réalisation, enfin je crois).

 

Ne cherchez pas, ces livres ne sont pas disponibles en France. Vous pouvez le commander sur des sites de vente en ligne (dont je ne citerai pas le nom) et les trouverchez tous les libraires avec un rayon de livres anglais.

 

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Marine DENIS

 

Tous droits des images réservés à Andy Riley


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24 février 2011 4 24 /02 /février /2011 11:40

http://membres.multimania.fr/trondheim/images/lapinot.gif La seule différence entre Obélix et moi, c'est que tombé tout petit dans la BD, j'ai le droit d'en reprendre. Placere et docere disait la Fontaine, « plaire et instruire ». Cet homme a inventé la bande-dessinée! 

Des comics aux mangas, en passant par la BD européenne, de Franquin à Joann Sfar, en passant par Kastuhiro Otomo, Frank Miller ou encore Gotlieb, je vogue sur les océans scénarisés, dessinés, couleur ou black and white.

En avant, on embarque le 5 de chaque mois pour de nouvelles aventures BD!

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 10:54

Vendredi 28 janvier. Berlin. 1h30 du matin. Icon club. A l'occasion de la sortie de « Long Distance », son dernier opus, Onra a entrepris une tournée européenne. Ce soir nous sommes aux premières loges.

 

 

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Club réputé pour ses lines up drum'n bass, malgré une programmation éclectique,l'Icon est à taille humaine.Sa salle principale, avec ses arcades, ses murs et ses plafonds faits de briques rouges, a des allures de cave.Un espace qui n'est pas sans rappeler les petites salles de concerts et restos français.

 

On est un peu loin du « standing » berlinois. D'ailleurs, il arrive fréquemment que les français d’ Ed Banger viennent faire leur set dans ce club. Il n'y a certainement aucun lien mais je le fais.

 

 

 


 

 

 

Le set d’Onra débute. Il est accompagné au clavier de son ami Buddy Sativa. L'entrée en matière avec « my comet » est idéale et jette le public dans l'ambiance de son show.

 

Mais rapidement quelque chose contrarie notre artiste. Les échanges avec Buddy et le technicien son se multiplient. Il jongle d'une machine à l'autre à une cadence infernale. Les transitions échouent. Jusqu'à ce qu'il finisse par stopper son set pour faire une intervention au micro. Il explique aussitôt à la salle que sa deuxième MPC vient de le lâcher, sachant que la première lui avait fait faux bond juste après son arrivée à Berlin - certainement pendant le transport.

 

Les explications qu'il nous donnera pendant l'entretien seront plus précises mais pour tenter d'être clair, les boucles qui se chevauchent et qui forment une séquence ne peuvent durer que quelques secondes alors qu'elles sont censées durer 2-3 minutes. Pour éviter la déconfiture, il lui est nécessaire de pratiquer un exercice qui ne relève pas des aptitudes humaines. Il y parviendra tant bien que mal, mais le résultat est loin de la performance qu'il envisageait. Déception.


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A la fin du set, nous le rejoignons pour une petite interview. Rencontre:

 

Il est 3h00. Il n'y a pas de backstage à disposition. Nous sommes dans le sas de l'entrée, seul endroit où nous pouvons nous entendre. L'ouvreuse nous redirige vigoureusement vers l'espace fumeur. Emplacements qui ne font pourtant pas légion dans les clubs berlinois. Onra est accompagné de Buddy. Verre dans une main, cigarette dans l'autre, le moment est à la détente : C’est avec simplicité et enthousiasme qu’il répond à nos questions

 

 

 

 

 

 

 

 

- Déclinaison de l'identité:

 

Onra (Arnaud Bernard), 29 ans, Beatmaker parisien, né en Picardie, arrivée à Paris en 2000.

 

Quand t'est venue l'envie de faire des productions, de créer des beats , de travailler sur une MPC (station de production utilisant un séquanceur musical et un échantilloneur)

 Et plus largement, quand as-tu découvert que tu étais mélomane?


 

 


 

 

 

Comme beaucoup d'enfants, j'ai baigné dans la musique par l'intermédiaire de celle qu'écoutaient mes parents.

Ma mère faisait des allers-retours fréquents en Côte d'Ivoire pour son travail.


J'ai découvert le hip-hop vers l'âge de 10 ans pendant mes séjours là-bas et aussi par l'intermédiaire de mon demi-frère qui m'a fait regarder des émissions comme « rap line » et ramenait des cassettes en rentrant de ses séjours à Paris. En Côte d'Ivoire, c’était à travers le poste radio de la maison, mais aussi dans la rue où nombre de jeunes écoutaient et pratiquaient..C'est là que j'ai commencé à avoir une nette attirance pour cette musique. Vers 97/98, on s'amusait avec des potes à rapper mais comme ça, sans instrus. On envisageait rien du tout. Il n'y avait rien de sérieux.


En 1999, j'ai commencé à pratiquer sur le logiciel EE-Jay, à créer des loops, etc.

Puis en 2003 j'ai acheté ma première MPC, le modèle 1000.J'ai passé énormément de temps dessus, sachant qu'en parallèle, je continuais mes études (en école de commerce-ndlr- ).

J'avais un pote qui me gravait des CD's. C'était surtout les nouveautés U.S, ce qui marchait à fond Transatlantique.

Après le bac, j'ai commencé à sortir non-stop voir des concerts, et toutes les semaines je faisais l'achat de 5-6 albums.


      - Advient ensuite ton premier album, "Tribute"...

 

Ouais, donc rencontre de Quetzal en 2006, un producteur parisien, et un pote aujourd'hui.

La même année on a sorti cet album. c'est une compilation de musiques soul revisitées.

On finira par vendre 2000 albums, ce qu'on n'envisageait pas du tout.

 

Et la rencontre avec Byron the Aquarius pour "The Big Payback" ?

 

Ca s'est fait par Myspace. C'est un producteur d'Alabama. Une espèce d'illuminé surdoué qui manie son clavier comme pas deux.

Ce qui est fou, c'est qu'il fait partie de ces gens retranchés dans le fin fond de la campagne américaine, je sais pas si tu vois, et qui n'a aucune prétention musicale ni ambition particulière. Juste un passionné.

 

Puis l'arrivée de "Chinoiseries"  qui t'a propulsé. Un album dont les sonorités sont nettement orientales, même asiatiques.

Apparemment l'inspiration t'es venue de l'un de tes voyages.

 

En fait, après un voyage au Vietnam à Saigon dont mon père est originaire, j'ai eu l'opportunité de faire l'acquisition  de Vinyls de musiques traditionnelles viet' et chinoise. Une réussite bien inattendue.

 

 


 

 

 

- Réussite dont la totalité des bénéfices faits à la suite des ventes du CD, a été reversée à une association d'orphelins au Vietnam. 

 

J'ai eu l'occasion de me rendre dans plusieurs associations humanitaires et j'ai fait mon choix pour l'une d'entre elles. Il y en a tellement là-bas...

Celle en question s'appelle "la goutte d'eau". Je suis retourné les voir lors d'un second voyage.

 

Sur "Long Distance", l'album dont tu fais la promotion à travers ta tournée actuelle, il y a le notable featuring de T3 des Slum-Village (groupe hip-hop de Detroit).

 

Pffff!!! Putain c'était génial.. C'était du domaine du rêve. Maintenant c'est fait. Ca donne des idées pour la suite.


 


 
 

 

 

 

Ton album se situe dans le top 10 de Phonica Records et dans le top 25 de Picadilly album of the year.

 

Picadilly ça fait vraiment plaisir, ils sont assez sérieux. C'est une vraie reconnaissance pour moi.

 

Les beats sont très "funky" sur cet opus, et les précédents, excepté "Chinoiseries", sont largement imprégnés de "black music". Est-ce que ça restera ta marque de fabrique ou bien tu souhaites toucher à d'autres styles?

 

Ah mais non !! Il est clair que mon inspiration est basée sur le Hip-hop. Je suis un fan inconditionné de Jay-Dee (Beatmaker américain de génie de Détroit). mais j'écoute également beaucoup de rock des 60's et 70's, ainsi que du rock progressif dont je suis de plus en plus friand.

En ce moment je travaille sur des sonorités plus électro.

Peut-être un nouveau projet aux tendances Deep-House...

 

- "Chinoiseries part II" est en cours. La sortie est prévue pour quand? La barre a été placée haute avec le premier volet. Notamment avec le titre "the Anthem"; Comment as-tu abordé ce nouveau projet?

 

Chinoiseries part II est censé être prêt. D'ailleurs il a été terminé à plusieurs reprises mais je suis beaucoup plus intransigeant aujourd'hui, et je rentre dans le cercle vicieux du perfectionnisme . Il comportera 32 titres comme son prédécesseur, ce qui en soit est pas mal, mais il faut savoir qu'il m'arrive d'écouter 50 instrus par jour !! Surtout après le succès du premier, c'est très difficile pour mi de faire un choix final. La maison de disque commence à pas mal me le rappeler (rires).


 

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 - Ton meilleur public? Live?

 

Sans hésiter, la Pologne! Les gens semblaient pour la majorité connaitre mes productions et c'était vraiment une ambiance de fête. J'ai pu me rendre compte de l'exigence de ce public en discutant avec certains après mes shows. Ils sont plus pointilleux et exigeant.

 

Merci Onra pour cette interview. On te souhaite bonne chance pour la suite de ta tournée. Destinations?

 

C'est moi qui vous remercie. Je retourne à Paris pour un "tribute" à Jay-dee le 19 février à la Bellevilloise Puis à partir de mars aux Etats-Unis. En espérant que le matos ne me claquera pas dans les doigts cette fois-ci...


                                                     L1003464 

 

Remerciements à Louis Fabriès pour les photos.   http://www.louisfabries.com 

 

 

 

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14 février 2011 1 14 /02 /février /2011 19:35

Allez c’est la Saint-Valentin, je suis super à la bourre pour mon article alors je vais vous faire confidence d’un petit plaisir nouvelle tendance compilé d’une idée sortie tout ça en quelques lignes, et oui c’est magique, c’est burlesque enfin !

On voit une recrue d’essence de la pin-up que ce soit au cinéma que dans les salles de spectacles. Le burlesque fait son retour tout droit venu des années 40-50 avec son ambiance cabaret, ses paillettes, ses plumes et ses dessous affriolants !

Sur Paris vous pourrez retrouver les différents événements sur le site burlesque.com (http://beburlesque.com/agenda)

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Avec le burlesque c’est aussi une forme de sexualité qui sort de l’ombre, je parle bien ici de fétichisme.

Le fétichisme est une sexualité encore taboue, stigmatisée, car considérée par la psychanalyse et la conscience commune comme une déviance sexuelle.

C’est un désir sexuel qui trouve sa force dans un objet, un fétiche, comme les chaussures, les sous-vêtements ou une partie du corps (le pied étant très prisé), ou encore une matière (cuir, latex...). La psychiatrie le classe dans la famille de la paraphilie, avec autres exhibitionnisme, travestisme, sadomasochisme, voyeurisme...Mais nous ne sommes pas là pour en faire les juges mais bien pour y voir une liberté sexuelle qui répond à des désirs et une époque.

Si parfois ces pratiques peuvent apparaître dévalorisantes pour les femmes, les concerné(e)s n’en témoignent pas les mêmes interprétations et déclarent même y trouver équilibre et épanouissement. Quel bel exemple que la célèbre strip-teaseuse Dita von Teese pour en témoigner.

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L’image de la pin-up est régulièrement reprise par les publicitaires  et même si provocante, elle n’en est jamais pour autant vulgaire. 

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Dans son show burlesque teinté d'humour, elle nous transporte dans l’univers rétro des années 30, nous dévoile la dentelle de son bas dans un glamour voluptueux, attise notre regard par l’agitation d’un frou-frou, elle contrôle le jeu, elle donne le tempo du show, c’est elle qui décide de s’offrir à vous, alors êtes-vous sûr de qui mène la danse ?

Le fétichisme est aussi un moyen de sortir des rôles sociaux pré-établis, de pimenter le quotidien, avec des codes précis et définis à l’avance, par le temps, le lieu, les accessoires et la mise en scène.

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Avec le retour du burlesque c’est aussi une nouvelle image de la femme qui est diffusée, des femmes qui assument leurs formes en dehors du dictat « taille mannequin », mais aussi leurs personnalités artistiques et leur sexualité, bien que cela reste du domaine de l’érotisme.

 

Alors pour la Saint-Valentin, pensez-y à deux fois au lieu d’acheter des fleurs, achetez-lui plutôt des chaussures !

 

 

 

Delphine Toussaint

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 20:28

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C’est sur cette citation (tiré d’une interview disponible ici http://www.youtube.com/watch?v=G0WoW7hbOWA) du célébrissime animateur d’espace et artiste peintre Juan Romano Schoukaleskou que s’ouvre ce nouvel article. Ce mois-ci j’analyserai pour vous ( les trois lecteurs qui me lisent, dont moi-même) un petit logiciel de peinture absolument fantastique!!! Qui donne vraiment envie de mettre plein de points d’exclamation partout tellement il est bien !!! Tiens, vas-y !!!

 

 

 

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Tout à commencer en 2007, quand Jens Andersson, un game designer et programmeur de jeux vidéos un tantinet blasé par l’industrie vidéo-ludique fabriqua de ses petites menottes douillettes ( enfin on imagine qu’il a les mains douces, parce que c’est un type sympa), le logiciel  Colors ! Programmé initialement pour les consoles Nintendo Ds équipées d’une R4 ( un type de cartouche non officiel, disponible depuis la Chine), le soft, en libre téléchargement à l’époque, proposait une alternative au prix désorbitant des tablettes graphiques en proposant un programme de peinture simple et efficace.

 

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Trois outils donc, un variateur pour l’opacité et l’épaisseur du pointeur, un zoom et une palette chromatique complète. Pas de « Ctrl+Z », pas d’outil « formes géométriques », pas de filtres... Le strict minimum, vous, votre stylet et la Couleur! Mais attention ! Je vois déjà les langues venimeuses se tortiller de dédain pour cette économie de moyen, j’ai pourtant précisé qu’il s’agissait d’un logiciel de peinture et pas d’un ersatz spécieux de la mise en forme. Ce n’est pas tant une critique de Photoshop, qu’une excuse pour faire ravaler à un public hypothétique ses opinions désapprobatrices, car, vous en conviendrez, il serait malvenu que des gens imaginaires discréditent l’intérêt que vous pourriez porter à ce logiciel. 

 

 

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     Ainsi la simplicité est de rigueur et celle-ci vous sera   imposée de ce fait. Chacun des coups de stylet devra être  mesuré et la composition se fera à la manière d’un tableau, où chaque trace peut s’avérer fatale à la précédente. La maniabilité et les contraintes imposées par le programme s’accommodent avec une impressionnante fidélité aux sensations produites par la pratique de la peinture. Sans vous ruiner en matériel de plasticien vous pourrez donc laisser libre cours à vos ambitions esthétiques les plus considérables! Profitez de cette surface délicate, souple et miniaturisée qu’offre l’écran tactile d’une Nintendo Ds pour faire de la peinture, n’importe quand et n’importe où! En cours, dans le train, aux toilettes, dans une convention sur la pêche aux gros ( mais qu’est ce que vous foutez là !) ou encore dans une soirée mondaine lorsqu’il n’y a plus d’alcool (…) L’adaptabilité du support est exceptionnel, et l’ennui se cantonnera à vos souvenirs si vous n’avez pas eu la présence d’esprit de prendre un bouquin chouette pour pallier à l’immonde assèchement de votre batterie!

 

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Pauvre fou que vous êtes de ne pas avoir déjà fait vos emplettes à la Fnac et sur des sites chinois ! Puisque vous l’aurez saisi, sans Colors !, il n’y a pas de bonheur possible, si, si, je vous jure!


Bon, je vous l’accorde je me suis un peu laissé emporter par le mode pathos. Revenons en à la rigueur objective! Colors ! s’impose sur Nintendo Ds comme la référence de la sensation picturale, destiné à un public averti il ravira les dessinateurs en herbe comme les plus confirmés, mais restera pour le clampin lambda toujours moins ludique qu’un  Art Academy , que je testerai prochainement. Sur ce, Paix et prospérité.

 

 

 

 

 

 


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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 19:03

Ce week end a eu lieu la sixième édition du défilé cultures et création de Montfermeil.

 

Voici maintenant 6 ans que la ville de Montfermeil offre la possibilité, à ses habitants les plus créatifs et les plus désireux de se faire connaître dans le domaine qui les passionne, d'organiser un défilé et de mettre en scène leurs créations.

 

En effet le 5 février dernier dans le gymnase Collette Besson de cette ville a été présenté aux habitants un défilé hauts en couleurs et en belles idées.

 

Ce défilé est à la fois représentatif d'une mixité, et surtout d'un débordement de créativité dans ce que certains appellent les "ghettos" parisiens.

 

Comme quoi il n'y a pas de la mode que dans le dit "Triangle d'Or"...

 

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Cette année la première partie du défilé était placée sous le thème des quatre saisons. Ce fut une présentation de tout ce que compte les régions françaises ainsi que le monde qui les compose.

Les habits traditionnels venaient se mélanger aux créations les plus folles.

Un pêle mêle de danseuses de flamenco, ou encore une mariée psychédélique pouvaient être présentées à l'assemblée.

 

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Parce qu'en plus de la fête que cet évènement a pu offrir à l'assemblée ainsi qu'aux organisateurs et participants, il y a également une vraie volonté de vouloir créer une osmose culturelle.

 

Et tenez vous bien, cette initiative municipale est soutenue par un des plus grands noms de la mode française : Bernard Arnaud (le PDG du groupe LVMH).

 

Dans ma volonté de vouloir présenter une égalité pour tous et non un dictat de certains dans ce secteur si fermé que nous explorons tous ensemble depuis maintenant plus d'un an, quoi de plus satisfaisant que de voir une telle action soutenue par le numéro un du luxe dans le monde...

 

Heureusement on voit de plus en plus de collectifs, ou d'associations permettre ce genre de manifestation.

Comme par exemple les NAIS :

 

 


 

Les petits se sentent enfin soutenus en essayant de faire la "nique" au plus grands.

 

Qui sait peut-être qu'un jour nous aurons le droit à une fashion week off, mais une vraie, pas une "pseudo off" avec quand même des grands noms qui s'y affichent - ou si des grands noms s'affichent qu'ils le fassent mais en tant que sponsors...

 

Voilà en espérant que cela vous donne des idées ;)

Je vous dis au mois prochains mes "modeurs".


 

Anabelle.

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 14:31

Les cernes sous les yeux, la fatigue dans les jambes, je reviens tout juste du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2011.


Angouleme2011.jpg


C'était mon baptême, la première fois que j'y allais.  Abonnée aux gros salons parisiens type Salon du livre de Paris ou encore Salon du livre jeunesse de Montreuil, j'ai voulu tenter l'expérience de me fondre dans la masse des visiteurs du festival d'Angoulême.

 


Départ pour l'aventure samedi matin. Le train est rempli de gens qui parlent de bande dessinée, mes oreilles bourdonnent. Arrivée à 10h dans la ville, je me rends compte qu'elle vit au rythme du festival. Les noms des rues sont indiqués sur les plaques dans des bulles, je croise sur les murs des Korto Maltese et autres Marsupilami, toutes les vitrines des magasins arborent des bandes dessinées, du marchant de chocolat avec ses confiseries en forme de Betty Boop au Quick avec ses murs remplis de "cases" extrêmement moches.

La foule est dense et les enceintes de la ville diffusent des débats sur la bande dessinée. On se croirait un peu chez Disneyland, mais pour la BD. 


C'est parti, je m'engouffre dans une "bulle", celle du "Nouveau monde", avec tous les petits éditeurs de la nouvelle vague pour voir les stands. Je peux à peine atteindre les livres tellement il y a de visiteurs. Vite vite, il faut que je sorte, je vais étouffer. Je tente une autre bulle quelques rues plus loin, cette fois "Le monde des bulles" avec toutes les grosses maisons. C'est encore pire ! Certaines personnes ont même apporté des tabourets pour attendre pendant des heures leur petite dédicace.


C'est finalement dans un café que je trouve refuge pour respirer un peu (café lui aussi inondé de monde). C'est alors qu'un autre visage du festival s'offre à moi. Sur ma gauche, des gens en rendez-vous d'affaire, un auteur et un éditeur en train de négocier un contrat. Ils ne parlent qu'avec des mots compliqués et font un concours de culture générale pour déterminer qui va le plus impressionner l'autre. L'un deux sort son portefeuille (lui c'est l'éditeur) pour payer pendant que l'autre (l'auteur) regarde la mouche imaginaire au dessus de sa tête en essayant de paraître le moins gêné possible.


Le soir, le rendez-vous incontournable se déroule à l'hôtel Mercure. Le lieu "UP". C'est là que l'on peut rencontrer toutes les personnes connues. Dans le reste de la ville, dans les bars les gens pullulent. Tous ont un point commun. Tout le monde semble se connaître et se dit bonjour comme s’ils étaient les meilleurs amis du monde tout en pensant "c'est qui lui déjà" ?

 

 

Mon premier festival de la bande dessinée d'Angoulême a été le reflet du monde si particulier de l'édition. Une jungle professionnelle et commerciale à la fois magique et étouffante.


 

ANGOULEME 

 

 

 

 

 

 

Marine DENIS

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