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30 mars 2012 5 30 /03 /mars /2012 13:28

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Présentation: Un joli manteau voyage seul sur la route. Triste et angoissé par la nuit qui approche, il cherche désespérément quelqu’un voulant bien de lui. En chemin, il fait la connaissance de Barbara, une adorable fillette transie de froid. Sont-ils faits l’un pour l’autre ? Un conte tendre et sentimental sur l’amour et le sentiment d’appartenance.

 

Cette critique a été rédigée pour Les Agents Littéraires, site favorisant la promotion des petits éditeurs.

 

 

 

Ce matin, j’ai enfilé mon manteau. Mais je ne l’ai pas regardé comme d’habitude. Après avoir lu Le manteau fantôme, de Vitomil Zupan, j’ai l’impression que le mien a une âme et que lorsque mon regard s’est posé sur lui il y a quelques années dans les rayons d’une grande chaîne de vêtements, ce n’était pas par hasard. Nous étions faits l’un pour l’autre. 

 

Le manteau fantôme, un conte slovène, datant de 1974, est un classique de l’école primaire pour les enfants de ce pays. L’histoire évoque la difficulté de trouver quelqu’un qui nous correspond et qui nous aime pour ce que l’on est.

Celle-ci est présentée de façon classique. Chaque double-page correspond à un intervenant rencontré. Les illustrations sont réalisées principalement à la gouache. On devine le grain du papier, ce qui donne un aspect authentique aux images qui ont des dominantes de rose et de vert. L’illustratrice joue d’ailleurs avec celles-ci en faisant évoluer les dominantes au fur et à mesure de l’histoire. Alors que le livre commence avec le rose, il va ensuite s’imprégner de plus en plus de vert jusqu’à ce qu’il prenne tout l’espace.

Malgré la symbolique de ces couleurs : romantique et bonheur pour le rose ; espoir pour le vert ; l’ensemble paraît triste et terne à la fois. Le grand vide laissé par le ciel dans chaque illustration, ainsi que les expressions impassibles des personnages le démontre.

 

Cependant, cette impression de contemplation vient servir l’histoire dans laquelle le pauvre manteau subit son environnement sans pouvoir en être acteur, recherchant le bonheur sans réellement y arriver.

 

Pédagogiquement, c’est un conte intéressant, facile à comprendre, quoi qu’ayant une triste morale à mon goût. Après avoir cherché de la compagnie auprès de tous ceux qu’il croise, le manteau héros de l’histoire trouve finalement chaussure à son pied, ou plutôt fillette à son manteau. Cela veut-il dire que nous ne nous complétons qu’avec ceux qui nous ressemblent ?

 

Je n’ai pas été touchée par cet ouvrage. Je l’ai trouvé très scolaire et classique. Certes, cette histoire est intemporelle et il est important de conserver les contes classiques des différents pays, mais la production actuelle en littérature jeunesse est extrêmement riche et régulièrement renouvelée. Le style d’écriture et les illustrations ont malheureusement un peu vieilli face à la jeune concurrence.

 

 

Le Manteau fantôme, de Vitomil Zupan & Marija Lucija Stupica, Éditions Circonflexe, 28 pages, 13,50 euros.

 

Marine DENIS

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 00:00

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Les funky colors sont à l’ordre du jour et elles cachent pourtant des sujets pas si funky que ça : la mort, la vie, la religion, la politique sont au centre de cette facture chatoyante. Ces couleurs, à la fois douces et agressives, sont le support qu’utilise Marc Molk dans une pratique cohérente qui joue de ces oppositions de ressentis. Inspirée de la culture pop et de l’histoire de l’art plus sérieuse et des épisodes édifiant de notre histoire, l’artiste réinvente le genre autrefois si prestigieux de la peinture d’histoire dans une version contemporaine.

 

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Métaphore d’une mythologie d’une époque Marc Molk condense dans sa peinture tous les thèmes actuels. On retrouvera les nymphes qui côtoient actrices porno, la guerre et la corruption au côté des chevaliers, des contes du Moyen Age, protégeant la veuve et l’orphelin des méchants dragons.  Ainsi nous montre-t-il les liens qui existent entre l’imaginaire, la réalité et son interprétation fictive : la réalité serait-elle à ce point folie qu’elle présente autant de point commun avec l’imagination la plus délirante ? 

 

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Son étonnante manière de donner une matérialité fluide  et vaporeuse semble participer dans sa totalité à l’expression de son sujet : société insaisissable comme un gaz fluo radioactif amélioré d’un arrière goût de fraise Hollywood.

 

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L’artiste est actuellement en résidence en Corrèze à Chamalot, premier prix du concours Novembre à Vitry, vous pourrez y voir une exposition montrant ces réalisations de ce temps de travail imparti.

 

www.molk.fr


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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 18:00

Article publié sur www.respectmag.com


http://www.iwelcom.tv/images/KoHndo/KOHNDO_OK-2a.jpgAncien membre de La Cliqua, Kohndo vient de sortir un troisième album, Soul Inside. A travers un phrasé subtil, il aborde sous des angles originaux, la vie quotidienne d’un trentenaire, ses joies, ses galères et ses réflexions. Le tout porté par un accompagnement métissé, entre soul, funk, rock et jazz. Il revendique sans agresser. Un rap sage et poétique, au style enlevé.

 

 

 

Tu dis : « J’aurais pu écrire un album de blues tant la douceur et la tristesse ont jonché mon parcours. […] Mais j’ai grandi dans la dureté d’un monde rap »…


Je suis tombé dans le rap par hasard, comme d’autres tombent amoureux. J’ai juste eu plus de facilité à rencontrer le hip-hop du fait d’avoir grandi en banlieue. Malgré tout, j’ai fait ma culture musicale à la médiathèque de Bobigny. Le hip-hop amène vers les autres styles. J’aurais pu faire un album blues, au sens plus sombre. Mais je trouve qu’aujourd’hui la musique rap a déjà suffisamment son lot de déprime et de violence.

Soul Inside, l’album de la maturité ?


J’ai toujours écrit de cette façon. Il ne s’agit pas d’une prise de conscience tardive. Les sujets sont traités avec nuance, c’était déjà le cas du temps de La Cliqua. On vit une époque où les contrastes doivent être beaucoup plus marqués. Et ce, parce que médias et diffuseurs ont tendance à vouloir tout mettre dans des cases. Je remets l’humain au centre car on n’est pas des produits. La musique que je propose doit être mouvante tout comme une personne ne fait pas la gueule 24 heures sur 24.   

 

 

« Pardonnez-moi d’être un banlieusard, mais d’être beaucoup plus ouvert qu’leurs sondages et leurs stats ». En gros, ce morceau signifie : « pardonnez-moi de ne pas correspondre à vos clichés » ?


Oui exactement. Enormément de gens n’écoutent pas le rap de la même façon que d’autres styles musicaux. Ils veulent de la violence, quelque chose de très explicite. Et sont perturbés quand ce n’est pas le cas. C’est un peu comme quand tu vas voir un film d’horreur et qu’il n’y a pas de sang. T’es déçu. Le rap n’est pas ce que l’on croit. On lui enlève sa portée artistique, on enlève aux rappeurs le droit d’être humains. On m’a déjà dit, « le problème c’est que ton rap est trop intelligent » ou « trop mâture ». Ça n’a aucun sens ! C’est une forme de racisme. T’es noir, t’es français, on voit avant tout un grand noir rappeur. Oui, Pardonnez-moi, c’est un peu « je vous emmerde ». Je ferai ma musique, et ce sera dur puisque je prends tout le monde à contre-pied en étant un grand rappeur noir et sensible. Il faut voir comment on met le rap dans un ghetto.  J’ai parfois l’impression d’être un sous-homme, un sous-artiste. Nous sommes la nouvelle chanson française ! Avant d’être un grand rappeur noir, je suis un artiste français avec des choses à défendre.

 

Justement, Soul Inside, est plus soul (forcément !), plus jazz que tes albums précédents. Le rap permet la fusion des genres ?


Le rap cite les autres musiques, les autres cultures. Et consiste à sampler les autres genres. Tout en gardant sa propre identité, celle du rythme. Une rythmique solide et étoffée d’harmonies.  La mixité est inhérente au fait d’être urbain, dans des villes cosmopolites. C’est pour ça qu’il y a du rap partout dans le monde. Mais le rappeur est un chanteur. En gros, un chanteur est un coureur de demi-fond. Un rappeur est spécialisé en 100m. Notre spécialité c’est le rythme. Un chanteur est forcément un rappeur, plus ou moins bon. Ne pas considérer que les rappeurs sont des chanteurs reviendrait à se demander si un batteur est un musicien. Mon utopie consiste à ce que le rap soit reconnu comme de la chanson. La musique fait partie de l’histoire du rap. C’est la musique de la culture hip-hop. La musicalité se joue dans la façon de prononcer des mots plus hauts que d’autres par exemple. Parfois je peux rapper faux, ne pas être dans la bonne tonalité. Les américains ont toujours chanté en rappant. En France, on a une culture du texte, on reste dans la définition très originelle du rap. Des mots sur des beats.

 

 

 


 

 

 

On a comparé ton parcours à celui d’Oxmo Puccino. Qu’en penses-tu ?

Quitte à être comparé, autant l’être aux meilleurs ! Mais lui a plus le sens de la formule. Moi, j’ai du mal à me définir mais mon style est peut-être plus imagé. Bien que le sien aussi soit poétique. Je crois que la différence tient à nos énergies. Il est plus près de la culture française et moi de celle d’outre-Atlantique.

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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 19:54

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Vous avez de l’affection pour les serials killers, appréciez quand votre sueur perle d’effroi ? Mais familier des sauvageries les plus terribles et des intrigues les plus torturées, la peur fictionnelle ne vous émousse plus des masses! C’est à peine si vous sursautez aux dernières atrocités qu’Hollywood et ses amis psychopathes, professionnels du découpage de pucelles écervelées, mettent en œuvre pour rassasier votre appétit vorace de frissons. Dexter ça pourrait être votre bon copain, les sept pêchers capitaux vous évoquent le nom d’une nouvelle émission de télé réalité et vous décrochez le téléphone après minuit ! Ca fait combien de temps que vous n’avez pas regardé sous votre lit ?

 

 

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 AH AH AH je vous tiens ! Misérable personnage raisonnable que vous êtes ! Pourtant, force est de constater,  qu’il est difficile d’angoisser sérieusement une fois le cap de la puberté passé... On a beau y mettre du sien, stimuler ses neurones froussards, se promener en pleine forêt, le soir, tard, seul, sous une nuit noire, sous la lumière blafarde d’une lune ténébreuse ou sombre la moisson dévastatrice d’une culture démoniaque sans nom! Nostalgie d’une jeunesse stupide où l’on savait pleinement jouir de l’ignorance… Depuis, les chansonnettes obscures se sont tues et plus un seul son d’épouvante ne peut chahuter nos tympans. Les bruits étranges se sont peu à peu  mués en analyse rationnelle des différents symptômes de la crainte… Ainsi un sifflement strident devient un coup de vent mal fichu; des bruits sourds et langoureux, la juste conclusion du « bois qui travail »; et les hurlements effroyables d’un canidé un soir de pleine lune, le bichon de la voisine en pleine crise intestinale (…) Vraiment on y peut rien, la veilleuse est rangée dans un tiroir, les monstres au placard et les sueurs froides ne viennent plus qu’avec la fièvre… Où sont donc passées toutes ces sensations effrayantes, ces émotions puériles du temps où l’on pouvait encore s’inventer des histoires.

 

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Le chagrin tétanise presque tout mon être (sauf les oreilles) quand j’y songe, c’est dire si je suis au bord du gouffre, en pleine chute de tension joviale face au puit sans fond de la triste raison… Et j’imagine que vous aussi (faites semblant, c’est pour la suite) ! Les affres de la lucidité ont quelque chose d’effroyable, n’est-ce pas ? Mais rassurez-vous l’horizon n’est pas si clair ! Ne comptez pas sur une quelconque dépression pour vous débarrasser de tous les maux que le chef d’œuvre vidéo-ludique « Heavy rain » vous narrera… Car il s’agit bien d’une exclusivité de la PS3 que je vous présente là, sans trop la dévoiler, sans trop la nommer, en faisant volontairement abstraction de son contenu... Pour préserver le mystère.

 

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Cependant, une chose est sûre, le savoir faire de QUANTIC DREAM (l’entreprise française qui a réalisé le jeu) est incontestable. Le gamelplay est accessible pour le joueur occasionnel malgré quelques rigidités, la narration est excellente, la mise en scène exceptionnelle ( du jamais vu en jeu-vidéo), l’histoire est palpitante et  complexe sans pour autant tomber dans l’absurde; c’est comme un roman interactif dont vous êtes le héros avec des graphismes de cinéma...

C’est impressionnant de jouer à un livre en regardant un film, c’est une sensation particulière que je vous recommande vivement.

 

 

Enfin bref, n’étant pas le bonhomme le plus pertinent pour parler sérieusement et puisque l’hypothèse de causer du tord à l’œuvre me crispait sévère (trois jours sans aller aux toilettes quand même), j’ai préféré meubler à côté, en espérant vous inciter par ce canapé théorique un tantinet débile et sensiblement pompeux, à regarder la bande annonce ci-dessous… Oui juste là, en bas, ici oui, le bouton en forme de triangle c’est ça; mais cliquez dessus bon sang ! Arrêtez de lire tout de suite ! Mais c’est pas vrai ! Vous êtes encore là ! Allez oust !

 

 

 

 


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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 11:42

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Aujourd'hui il n'y a plus besoin d'être une femme du monde, ou active pour aimer être à la mode. Nos ados nous donnent une belle leçon sur ce point...

Elles n'ont que 18 ans - tout au plus - et sont déjà des vraies aficionados de la mode. Un oeil affuté pour les bons looks et pour les détails fashion qui font la différence. Certaines d'entre elles inspirent déjà des grands noms de la mode, et sont devenues des références dans le secteur.

 

Je vous prosose une rencontre avec, comme on les appelle "des TEEN MODEUSES".

 

Tendances du moment, originalité, créativité, les sorties des lycées n'ont plus rien à envier à celles des défilés. Elles surfent aussi bien sur la vague color block, vintage qu'elles ne s'accordent quelques petites frivolités des plus grandes marques.

 

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Avec l'essor des blogs, l'explosion des magazines féminins qui nous mitraillent d'images fashion de dernières trouvailles ou encore d'engouements pour la mise en marche de notre créativité, ces petites modeuses ont un style plus affuté que certaines rédactrices de mode. Lauren Bastide journaliste du ELLE, se surprend même à aller faire des sorties de lycées pour leur piquer des idées de look. Mais le monde de la mode n'y est pas pour rien dans se revirement de fashonistas adolescentes... Que ce soit Chanel qui a pris pour égérie Blake Lively idole des 12-18 ans, ou encore Tavi Gevinson qui s'avère être la plus jeune blogueuse de mode et qui va bientôt lancé son propre magazine, les portes de la légitimité leurs sont ouvertes.

 

225px-Tavi_gevinson.jpg TAVI GEVINSON

 

Hyper à la page de tout se qui se passe, des nouveautés, elles croulent sous une surinformation à laquelle elles sont plus qu'addict !!!

Il faut dire que les grandes enseignes ont bien su percevoir cet intérêt grandissant de la jeunesse pour la mode. Que ce soit TOP SHOP, ASOS et bien d'autres sites, ils ont à leur service une Armada de stylistes qui créés les désirs les plus fous de toute ces fraîchement nées fashionistas...

H&M n'est plus à la place numéro un de leurs endroits préférés... Quand elles cherchent à vraiment se distinguer de la masse il est hors de question d'aller chez l'enseigne suédoise qui est apparentée selon certaines pour la responsable de la " clonée génération Facebook " (Laurene Bastide - ELLE 22 avril 2011)

 

La jeune modeuse avec son goût confimé et validé par les rédactrices peut être aujourd'hui considérée comme capable de lancer des tendances toute seule comme une grande !

 

"Bref pour être à la pointe suivez l'adolescente" (Lauren Bastide - ELLE 22 avril 2011)

 

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 13:08

 

                Candide, depuis le moment où il est chassé du château du baron thundertentronck jusqu’à celui où il cultive son jardin, grandit et mature dans son milieu : une Europe à feu et à sang, remplies d’eldorado et de Cunégondes à la fesse coupée.

            Chaque héros vit et évolue dans un temps, dans un milieu. Lupus, lui, vit dans l’espace. Et l’espace apporte ses formes, ses rythmes, ses vides et ses pleins, son lot de gens. Entre paroles et silences, amis et connaissances, petites et grandes choses, sautons dans le vaisseau de Lupus pour partager ses aventures ! En avant !

 

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            Et l’aventure commence avec un sacré mal de crâne : la benzo n’était pas fraîche, et Tony nous réveille avec son sourire narquois. On est en vue de Norad, et ni Lupus ni Tony ne se doutent de ce qu’ils vont y trouver.

            C’est comme ça que commence l’histoire qui amènera Lupus dans divers endroits de l’espace, en compagnie de la belle et mystérieuse Sanaa, en fuite ou en répit, tentant de faire face aux épreuves et de les dépasser, de comprendre ce qui l’entoure, ce qui lui arrive.

 

            Car Lupus, c’est avant tout l’histoire d’un homme qui grandit. Du jeune étudiant en botanique parti faire le tour de l’espace avec Tony pour planer avec le lichen agaricale et se paumer un temps sans rien chercher de bien précis, il ne reste finalement plus grand-chose à la fin du 4ème tome. C’est ça qui est chouette avec Lupus : chaque tome apporte son style, sa propre respiration et son propre rythme.

 

                                      lupus t1    lupus t2  

 

                                       lupus t3    lupus t4


            Mais tout est là dès le début : les pensées de Lupus, ce personnage attachant, ses paroles, ses questions et ses doutes. On se régale totalement, et en même temps on est touché par l’intimité partagée avec cette personne.

 

            Et comme les paroles ne sont pas toujours nécessaires, et qu’elles ne disent sûrement pas tout, le dessin est là. De magnifiques cases sans bulle, un personnage qui flotte dans le vide, un visage, un sourire. Dans ces moments, le trait exprime tout avec une grande profondeur et une superbe simplicité ; et le silence, loin de constituer un vide, joue à plein et investit la page pour nous permettre de respirer, d’inspirer, de nous poser avec notre héros que nous accompagnons dans ses doutes et ses épreuves. 

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Et l’espace est là. Avec ses masses de noir profondes, ses formes extravagantes, douces et inconnues, ses plantes et ses espèces étranges. Alors on se laisse flotter au gré de ces noirs et blancs, dans le rythme des pensés et histoires de Lupus. Le trait, les cases et les planches nous invitent dans la jungle touffue ou dans le vide interstellaire, dans les rêves et dans la réalité.

 

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            Ce trait nous permet de respirer, d’appréhender subrepticement les évènements, et de les vivre avec toute la force. Les cases emplies de suite de petits détails ne nous trompent pas : une tasse de café, la pluie sur le bois, une oreille en gros plan ou encore une suite d’animaux et de plantes, dans le silence, tout est bon pour se trouver ou se retrouver, le grand vide comme les plus petites choses.

 

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            L’enchaînement de tous ces détails, revirements et pensées trouvent leur place et résonnent dans l’espace, l’espace vide ou l’espace des hommes. On glisse sur les cases, de planche en planche, dans un voyage doux-amer, et on se régale en douceur.

 

            En lisant Lupus, on accède à un personnage dont l’honnêteté est totale, comme s’il ne pouvait pas en être autrement. Comment alors ne pas l’aimer ce Lupus, comment ne pas se sentir touché par ses histoires. Entre présent et plongeons dans l’enfance ; entre paroles, pensées et silence ; entre Sanaa, Nyargance et sa communauté de vieux révolutionnaires sur Nécros, l’infirmière spatiale ou le père, la maturité se fait jour tout doucement, sans un bruit, sur la pointe des pieds.

            Et on ferme le quatrième tome en ayant soi-même ce goût d’avoir grandi, d’avoir appris.

 

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A lire de Frederik Peeters :

- Lupus, 4 Tomes (2003 - 2006)

- Pachyderme, 2009

- Pilules bleues, 2001

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4 juin 2011 6 04 /06 /juin /2011 09:00

 

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Sans-titre, huile sur toile, 150x195cm

 

On est dans un marécage brumeux ou plutôt au dessus des nuages, ou peut-être qu’il pleut. C’est liquide sous nos pieds ou plutôt mousseux, ou peut-être que c’est gazeux. Au loin, on voit un arbre ou plutôt un champignon atomique, ou peut-être un feu d’artifice.

 

 

On est ni dans une forêt, ni dans une grotte, ni dans les entrailles de quelqu’un ou de quelque chose. On est quelque part où les montagnes fusionnent avec les nuages, le feu avec l’eau. On ne reconnait plus les éléments fondamentaux qui régissent notre univers, c’est un monde parallèle.   Comme tous les mondes, il a ses êtres vivants, ses plantes et ses paysages, quoiqu’étranges, ils sont extrêmement variés et parfois ressemblent aux nôtres. Il parle aussi de la même chose, enfance et tout ce qui s’en suit jusqu’à la mort, guerres, catastrophe naturelles, sexe et loisirs. Mais il faut d’abord s’habituer à son langage avant de pouvoir le décrypter, il faut se laisser voyager pour apprendre une langue étrangère et qui plus est extra-terrestre.

 

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Gaga of what, huile sur toile, 150x50cm

 

 

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Elévation, 100x100cm

 

 

Il semble que je pourrais passer ma main au travers du cadre et saisir ce tronc qui coulerait au travers de mes doigts en une cendre noire, cueillir cette fleur caoutchouteuse et la mettre dans la poche du smoking de ce monsieur.  Organique, minéral, végétal, gazeux, liquide, solide, dur, mou, duveteux, rêche, je n’entends rien à cette magie. Ce n’est pas des pigments et du lient qu’elle applique sur la toile mais la matière même des objets. Elle manie le pinceau à son grés rendant les effets de matières avec brio, tout en créant une nature colorée et à la fois dure et violente. Tout ce qu’elle voit et qu’elle aime est bon à peindre, parfois elle en fait des obsessions. Elle est hantée par cette maison à pilotis, qui a aussi été des asperges, et ne parlons pas de cette espèce de barba papa totalement phallique qui pousse du sol ou de la tête de certains d’entre nous.

Dans leur temps, les tableaux de Deborah Julien  paraissent toutefois suspendus, à la fois dans une action en pause et dans l’éternité. Jeune peintre, elle a déjà participé à de nombreuses expositions. J’invite vivement nos lecteurs à découvrir son travail et à encourager sa pratique en visitant  son site internet sur : http://www.desbeauxrats.fr/.

 

 

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Nude, huile sur toile, 200x200cm

 

.oO 

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 11:33

Combien de malheureux sans billet, aux grilles de la Porte d'Auteuil, pouvant seulement apprécier les clameurs venus des Internationaux de France ? L'idée que Roland-Garros se borne aux limites de son enceinte mythique est pourtant erronée. Pendant la quinzaine, la capitale retrouve son pied terrien et sa veste couleur ocre pour un moment thématique autour de la petite balle jaune. Des activités tennistiquement ludiques animent déjà l'hôtel de ville depuis plusieurs années. La Fédération Française de Tennis (FFT) démontre qu'elle ne manque pas d'imagination pour mettre le tennis et ses passionnés sur un piédestal. Atteints de vertige...s'abstenir.

 

Les Galeries Lafayette, boulevard Haussmann, c'est un peu le centre commercial de luxe. Demandez à n'importe quel touriste, les magasins renvoient à la tradition de l'élégance française. Mais pendant Roland-Garros, le lieu tolère raquettes, baskets et poussière de terre battue. Un court de tennis, rien que ça, a été dressé sur les toits de la célèbre enseigne, ou comment jouer au tennis en ayant une vue imprenable sur Paris. De la tour Eiffel à sa camarade de Montparnasse, en passant par les Champs-Elysées, l'idée attire autant les amateurs de tennis que les touristes en quête de la photo insolite. Le Central représente 70% d'un court normal, parfait pour taper la balle une vingtaine de minutes avec un coach, dans une ambiance forcément particulière.

 

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Samy, le coach : "Ce n'est pas du boulot, sur les toits, c'est plutôt la classe" (photo A. Godet)

 

Samy donne ses cours habituellement en banlieue parisienne. A la demande de son sponsor, il vient animer tous les midis quelques heures de tennis. « Ce n'est pas du boulot. Forcément sur les toits des Galeries Lafayette, avec cette vue, c'est classe. J'ai vite trouver mes repères... », raconte le coach dans un sourire. Des doubles, ou des petits matchs en duel, Samy essaie d'organiser le plus ludiquement possible le temps de jeu. Sur un court entre le mini-tennis et le Philippe Chatrier, la technique est reine. « Les gens se renseignent sur Internet avant de venir, j'ai souvent des personnes, de tous âges, des touristes aussi, qui savent déjà taper la balle », de quoi faire le spectacle. Jo-Wilfried Tsonga et Richard Gasquet avaient d'ailleurs fait le show pour l'ouverture de la manifestation il y a dix jours.

 

village RGLe parvis de l'hôtel de ville se transforme en parc d'attractions autour du tennis (Photo E. Bru)

 

Pour ceux qui préfèrent garder les pieds sur terre, le parvis de l'hôtel de ville n'en finit plus d'innover. Pour sa quatrième édition, « Roland-Garros dans la ville - Playground » propose un plateau des plus diversifiés. Mini-tennis, beach-tennis, testeur de vitesse pour les services, jeux vidéos en libre utilisation... la mairie de Paris se transforme en véritable parc d'attractions du tennis. Et pour ceux qui préfèrent regarder plutôt que pratiquer, quoi de mieux que suivre le tournoi, le vrai, sur un écran de 55 m2. Et tout ça, en accès libre et gratuit s'il vous plaît. Faute de billets pour la Porte d'Auteuil, voilà donc un bon moyen pour quelques jours encore, de profiter de Roland Garros, différemment.

 

Adrien Godet

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 23:37

"J'en ai marre de trimbaler des pavés toute la journée dans mon sac". Moi même, phrase récurrente depuis 1991, année pendant laquelle j'ai appris à lire.


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Je ne me déplace jamais sans un livre sur moi, statut de rat de bibliothèque et de chroniqueuse livre oblige. Et un livre, même de poche, ça pèse lourd !  C'est alors que j'ai découvert... tadada... : la nouvelle collection .2 de chez Point. C'est un concept imaginé par un éditeur et imprimeur hollandais qui consiste à faire un livre de poche encore plus de poche.


Voici la petite vidéo de présentation, parodie du Ipad.

 

 


 

 

Comme vous avez pu le voir, le livre se lit de haut en bas à la verticale, chaque double-page est équivalent à une page d'un livre de poche. Le papier est très fin et les pages se tournent très facilement. J'ai testé la lecture de Extrêmement fort et incroyablement près de Jonathan Safran Foer.  Le livre en .2 fait 737 page, mesure 12cm sur 8cm est pèse 126 grammes. La version poche contient 460 pages mesure 11cm sur 18cm et pèse 270g. Le poids et la taille du livre sont donc divisés par deux par rapport à un livre de poche.


Je considère ce concept comme une révolution dans le monde du livre. A l'heure du livre numérique, je m'étais tout de même posée la question si pour des raisons de poids dans le sac, je n'allais pas m'y mettre pour arrêter de me casser le dos. Le point en achetant ce concept a apporté en France un nouveau type de lecture plus adapté aux personnes actives et contrecarrant le concept du livre numérique, moins lourd qu'un livre de poche.

 

J'avoue que j'aurai du mal à me remettre à lire des livres de poche après cette expérience. Je trouve la lecture sur le .2 quasiment aussi agréable, si ce n'est plus. Cependant, la collection étant récente (les premiers livres sont sortis en avril dernier). Le catalogue est encore très réduit et les livres disponibles sont principalement des livres grands publics, donc pas forcément des plus intéressant.

 

Le point est détenteur des droits de ce concept jusqu'en avril 2013. Espérons qu'après cette date les éditeurs sauront utiliser à bon escient ce concept, parce qu'à mon avis, il a de l'avenir !

 

Marine DENIS

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9 mai 2011 1 09 /05 /mai /2011 21:07

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Pions, cavaliers, reines, squelettes, démons, vampires, voici le jeu de stratégie moderne. Les échecs, les dames et les petits chevaux n’ont qu’à bien se tenir. Les joueurs traditionnels devront se mettre à la page et au jeu de plateau au tour par tour du XXIe siècle. Le jeu, en plus de son mode versus plutôt prenant, propose aussi un mode histoire qui ne se résume pas seulement à enchaîner les combats. Vous évoluerez dans les univers respectifs des héros du jeu. Vous devrez affronter des ennemis, faire du level up et, le plus fun, trouver les unités légendaires de chaque héro. Au cours de votre périple vous rencontrerez aussi des chasseurs de prime qui vous offriront du travail ou des énigmes à résoudre où vous devrez exercer vos talents de stratège. En combinant les unités en en créant des chaînes puissantes vous réussirez peut être à survivre. Vous aurez, dans le mode histoire, à diriger les elfes avec leurs murs végétaux qui se régénèrent à chaque tour, les humains dont les chevaliers dévastateurs écrasent les ennemis, les morts vivants qui empoisonnent et dont les unités se sacrifient pour vous donner plus de force, les démons qui brûlent tout sur leur passage, et enfin les princes du sable et leurs pouvoirs réfrigérants paradoxaux.

 

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Lorsque vous déloquerez des artefacts (talismans qui permettent d’avoir des pouvoirs bonus) vous pourrez les utiliser dans des matchs en versus. Si sur Ds le mode versus bénéficie du séduisant avantage que chacun ai son écran et sa petite plateforme de jeu, les consoles de salon (Xbox 360 et Playstation 3) quant à elles disposent d’une qualité HD qui n’est pas négligeable pour le mode histoire.

 

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Dans le fonctionnement des combats en eux-même, les règles sont assez simples. En combinant des unités vous pourrez créer des attaques, des défenses en fabriquant des murs ou des unités de rang plus puissant. Vous n’avez que trois coups par tours il s’agit donc de les économisés au maximum et tenter de créer  des réactions en chaîne qui permettent d’obtenir plus de tours. Anticipation, stratégie, et alliance sont les mots d’ordre pour gagner un combat, si vous n’y parvenez pas, vous avez toujours votre pouvoir légendaire pour tenter de retourner à votre avantage une situation désespérée.

 

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Ce jeu séduira sûrement ceux qui aiment jouer mais sans dégommer de la tête de zombi a tout va. Ici il ne faut pas se précipiter et on ne gagne pas forcement en attaquant comme un bourrin l’adversaire car le nombre d’unité et la place sur le terrain est limitée. Vos formations ont un certain temps de chargement (en tours) pour attaquer et il faut compter ave ce paramètre également. Mais pas de panique, ceux qui n’ont jamais joué prendront le jeu très facilement en main.

Si les graphismes et l’ambiance du jeu sont un peu primaires, le jeu et ses règles sont adaptés aux débutants comme aux joueurs confirmés. Chaque partie est un réel plaisir avec de nombreuses péripéties et des  retournements de situations, l’essentiel c’est de se servir de son cerveau et surtout de bien s’en servir.

 


 

Par Marion, auteur invité par la rubrique jeux-vidéos

 


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