Présentation: Un joli manteau voyage seul sur la route. Triste et angoissé par la nuit qui approche, il cherche désespérément quelqu’un voulant bien de lui. En chemin, il fait la connaissance de Barbara, une adorable fillette transie de froid. Sont-ils faits l’un pour l’autre ? Un conte tendre et sentimental sur l’amour et le sentiment d’appartenance.
Cette critique a été rédigée pour Les Agents Littéraires, site favorisant la promotion des petits éditeurs.
Ce matin, j’ai enfilé mon manteau. Mais je ne l’ai pas regardé comme d’habitude. Après avoir lu Le manteau fantôme, de Vitomil Zupan, j’ai l’impression que le mien a une âme et que lorsque mon regard s’est posé sur lui il y a quelques années dans les rayons d’une grande chaîne de vêtements, ce n’était pas par hasard. Nous étions faits l’un pour l’autre.
Le manteau fantôme, un conte slovène, datant de 1974, est un classique de l’école primaire pour les enfants de ce pays. L’histoire évoque la difficulté de trouver quelqu’un qui nous correspond et qui nous aime pour ce que l’on est.
Celle-ci est présentée de façon classique. Chaque double-page correspond à un intervenant rencontré. Les illustrations sont réalisées principalement à la gouache. On devine le grain du papier, ce qui donne un aspect authentique aux images qui ont des dominantes de rose et de vert. L’illustratrice joue d’ailleurs avec celles-ci en faisant évoluer les dominantes au fur et à mesure de l’histoire. Alors que le livre commence avec le rose, il va ensuite s’imprégner de plus en plus de vert jusqu’à ce qu’il prenne tout l’espace.
Malgré la symbolique de ces couleurs : romantique et bonheur pour le rose ; espoir pour le vert ; l’ensemble paraît triste et terne à la fois. Le grand vide laissé par le ciel dans chaque illustration, ainsi que les expressions impassibles des personnages le démontre.
Cependant, cette impression de contemplation vient servir l’histoire dans laquelle le pauvre manteau subit son environnement sans pouvoir en être acteur, recherchant le bonheur sans réellement y arriver.
Pédagogiquement, c’est un conte intéressant, facile à comprendre, quoi qu’ayant une triste morale à mon goût. Après avoir cherché de la compagnie auprès de tous ceux qu’il croise, le manteau héros de l’histoire trouve finalement chaussure à son pied, ou plutôt fillette à son manteau. Cela veut-il dire que nous ne nous complétons qu’avec ceux qui nous ressemblent ?
Je n’ai pas été touchée par cet ouvrage. Je l’ai trouvé très scolaire et classique. Certes, cette histoire est intemporelle et il est important de conserver les contes classiques des différents pays, mais la production actuelle en littérature jeunesse est extrêmement riche et régulièrement renouvelée. Le style d’écriture et les illustrations ont malheureusement un peu vieilli face à la jeune concurrence.
Le Manteau fantôme, de Vitomil Zupan & Marija Lucija Stupica, Éditions Circonflexe, 28 pages, 13,50 euros.
Marine DENIS