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9 décembre 2010 4 09 /12 /décembre /2010 23:04

geek-01.jpg

Rassurez-vous je ne vais pas vous déballer l’étymologie et l’historique du terme « geek », Wikipédia le fait mieux que je ne pourrai l’espérer dans mes meilleurs jours et je vous laisse le soin de vous y renseigner si le cœur vous en dit : http://fr.wikipedia.org/wiki/Geek.

 

Dans cet article, j’essaierai de faire le point sur cette culture en pleine expansion, sur l’évolution de cette figure désormais emblématique de notre temps en cherchant avec une subjectivité relative à mes attributs les raisons de l’engouement collectif pour ce genre de délire.


Pour commencer, je vais vous présenter succinctement les caractères d’un « geek » lambda: « la passion » ( pas nécessairement liée à l’informatique mais ça peut aider) est l’impératif premier ! Les attraits pour la science-fiction, les choses de l’imagination, les nouvelles technologies et les films de série Z arrivent en second... Pour le reste c’est une question d’attitude. L’ironie demeure une tendance très développée chez les adeptes du « geekisme », l’autodérision est un facteur nécessaire à la sauvegarde de ce capital culturel ; sans cette distance vis-à-vis de soi, le « geek », peut facilement basculer vers le coté obscur :

- devenir un « no-life » ou pire encore, un mutant (c’est tout de même plus rare).

 

 

cyclops.jpg

 

 

Comment donc ce genre d’hurluberlu a pu s’émanciper de notre société gouvernée par les tendances sociales grégaires (fêtes, sport, relationnel significatif et culte de l’apparence…) ? Il n’y a pas si longtemps de cela, le «  geek » symbolisait encore l’archétype du loser, associal, délibérément boutonneux, moche et vouté... Pourtant l’imagerie populaire et notamment le cinéma ont su offrir au statut « geek » cette parure raffinée, superficielle, enorgueillie par la réussite du nombre et le crédit du consensus social ; cette tendance lubrifiée qu’on appelle plus communément « la mode ». L’apogée de cette consécration se cristallise dans le dernier film d’Edgar Wrigh (shaun of the dead, hot fuzz).

 

 

Scott-Pilgrim-One-Sheet-Poster

 

 

  Cette épopée prestigieuse et loufoque entremêlée de supers pouvoirs narre l’aventure d’un jeune adulte, SCOTT PILGRIM, « geek » et don juan. Ce bluck-buster culturel, qui accumule les références vidéo-ludiques, qui se trempe bien dans l’absurde, qui pulvérise les canons de la beauté contemporaine, qui ruine l’image du héros sans peur ni reproche (sans métamorphoser le personnage principal en anti-héros incertain) a su brillamment étendre le bastion culturelle « geek » jusqu'à la nébuleuse d’Orion ( m42 ), ou pas.


Ou pas donc, car la remise en question des choses de la vie demeure une constante indissociable de la « geek-attitude ». Car c’est vrai, parfois on peu se demander pourquoi partir au bout du monde en croisière sous les chutes du Niagara pour se faire masser les vertèbres par un soudard de la palpation ?  Alors que, avec un livre à 6 euros, on peut partir à des milliards de kilomètres, dans le futur et fréquenter des vers de sable géant ! Formidable non ?

Dune-de-Frank-Herbert

Enfin, compte tenu de la dégradation du climat, qui ira de mal en pire, des ressources pétrolières limitées à quarante ans, de l’uranium limité à soixante dix ans, de la prolifération du genre humain en mode absolu et irraisonné en regard de l’espace limité de la planète, des famines annoncées en conséquences, de l’augmentation des gaz à effet de serre, de la pollution des nappes phréatiques par les hydrocarbures, de la pénurie d’eau annoncée par les scientifiques les plus optimistes, de la fracture sociale encouragée par la politique et le trip capitaliste (…) et de toutes ces autres choses qui font plaisir à ignorer, ça ne vous tenterait pas une petite partie de WII Feet ?


Non, non, ce n’est pas pour fuir, tout ça. On sait très bien qu’on ne pourra pas… Peut-être même que demain (lundi prochain marche aussi), vous irez cherchez votre pain tranquillement comme tout les matins et après avoir dégainé vos centimes vous vous ferez sauvagement faucher par un trente trois tonnes, sur un passage clouté, en sortant de chez votre boulangère préférée. Ne faites pas la grimace, vous aurez peut-être le temps de prendre quelques clichés de vos entrailles ostensiblement réparties sur la chaussée pour les partager sur « face-book » avec tout vos amis ( si vous n’avez pas la présence d’esprit de prendre l’initiative, un passant s’en chargera, sûr). C’est chouette non ?

 

Disons que, dans l’absurdité du monde contemporain pourquoi devrait on s’empêcher de chevaucher un dragon volant en lançant des boules de feu ? Pourquoi doit-on se forcer à correspondre à quoi que ce soit d’existentiellement palpable dans un monde ou la vanité tenace du genre humain s’évertue à croire qu’elle sert quelque chose d’autre que sa propre vérité?


101123 ScottPilgrim

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