Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 18:25

 

Vivement la fin de l'Open d'Australie de tennis que l'on puisse, enfin, retrouver nos deux heures quotidiennes de poker sur Eurosport en troisième partie de soirée...La chaîne sportive en a rejoint d'autres dans la mode de diffuser des compétitions de poker. De là à prétendre à une future et hypothétique présentation du poker aux prochains Jeux Olympiques, il semble n'y avoir à peine plus qu'un pas. Alors le poker, un sport ? La réponse est loin d'être évidente.

 

 

gus_hansen_fatigue.jpg Le bridge et les échecs ont déjà leurs  fédérations dites « sportives », alors pourquoi pas le poker ? Un jeu de cartes qui rassemble déjà une communauté de deux millions de mordus en France. Plus qu'une mode,  voilà un véritable moyen de "se confronter" à des adversaires, dans des "luttes" de plusieurs heures. Plusieurs joueurs professionnels l'affirment sans ambiguïté, le poker est un sport. Et quand ce sont des sportifs professionnels eux-mêmes, férus du jeu, qui argumentent, ça devient crédible.

 

Ils sont même les fers de lance, voire les défenseurs de "sport autour d'une table". Gaël Monfils, Boris Becker, Vikash Dhorasoo ou encore Sébastien Chabal, autant de personnalités qui ne se cachent plus pour vanter leur passion du poker. « Nous sommes des compétiteurs et il n'y a qu'une chose qui est importante, c'est de gagner. Je considère vraiment le poker comme un sport et pas comme un jeu de hasard », justifie d'ailleurs le rugbyman international. Concentration, esprit de compétition, analyse de l'adversaire, autant de qualités indispensables au bon joueur de poker, déjà développées par un sportif de haut niveau.

 

Même dépense physique autour de la table que devant la télévision

 

L'image du joueur de poker, un verre d'alcool à la main, clope au bec, a la vie dure. Raymond Domenech, ancien sélectionneur de l'équipe de France de football, se risque même à une comparaison, « le poker doit être considéré comme une véritable discipline sportive. Je le compare à la boxe. Il faut un entraînement d'enfer avant d'arriver sur le ring. Et puis lors de la partie, il faut parer des coups, en encaisser et se révolter ». En 2006, l'école française de poker voyait le jour grâce à l'impulsion de Bruno Louy. Un véritable centre de formation des stars de demain. La fédération russe de la culture sportive officialisait le poker comme un sport à part entière... avant de se rétracter deux ans plus tard.

 

Ce « sport cérébral » ne remplit en aucun cas tous les champs d'une discipline sportive. Disons que le poker n'oblige pas à une condition physique ou à un régime de vie particulier. C'est peut-être même l'un des seuls sports à demander la même dépense physique dans l'arène ou devant la télévision. L'un des seuls où hommes et femmes, jeunes ou moins jeunes, peuvent s'affronter. Bien sûr, les grands joueurs ont cette gymnastique, cette connaissance des probabilités qui les placent au-dessus du lot. Mais plus que d'autres disciplines, le meilleur coéquipier pour un joueur de poker reste le hasard. Difficile à accepter quand les bases du sport de haut niveau reposent sur l'entraînement, le travail physique et technique, et l'espoir d'un soupçon de réussite. Reconnaissons au moins à ce jeu de cartes son honnêteté intellectuelle, comme une caricature du sport-business dans son plus simple appareil. Le ballon, ludique, est remplacé par des jetons, symbole concret de l'argent en jeu. Le sport, affaire d'argent, voilà bien un possible point commun entre le sport professionnel d'aujourd'hui et le poker...

 

Adrien Godet

Partager cet article
Repost0

commentaires